08/06/2013 – Francos Gourmandes / Jour 2 – Tournus (71)

15 Juin 2013 - 0 commentaire

Francos Gourmandes 2013 / Jour 2

Commissaire Juve + Final Squeak + Merlot + Petit Crucq

Yves Jamait + Fill’s Monkey + Jimmy Cliff + Saule + Tryo

08/06/2013

(Information : Les photos sont exceptionnellement présentes après l’article.)
Après une première journée réussie (voir notre article ici), la deuxième journée accueillait le public sur le site du Festival dès midi pour les plus gourmands puis les concerts commençaient dès le milieu d’après midi avec les rockeurs locaux Commissaire Juve, déjà vu l’an dernier au Festiz, qui venaient de finir leur set sur la scène principale lorsque j’arrive, passons donc au reste de la journée !
Les Mâconnais Final Squeak sont déjà sur la seconde scène devant un public déjà bien étendu pour le plus grand plaisir de nos musiciens ! N’ayant pas vu le projet depuis un peu plus de deux ans, je ne peux que remarquer l’évolution scénique de celui-ci, Marie toujours au chant, accompagnée de 3 cuivres, guitariste, bassiste, batteur et claviériste, tout ce beau monde proposant de la funk/soul. Avec des solos bien placés soutenus par les premiers rangs de la foule, et des rythmes entrainants faisant bouger le public, nos mâconnais ont joliment commencé la journée pour les festivaliers présents. A retrouver le 19 octobre à la Cavazik pour leur sortie d’EP !


Passons à la Grande Scène où un projet d’un tout autre univers se met en place : Merlot. Ancien chanteur du groupe de reggae Baobab, reconverti en chanteur de chanson française solo, métissant son projet avec d’autres styles (pop, folk, reggae), il commencera d’ailleurs son spectacle par un Slam écrit pendant son trajet en train, rempli de jeux de mots sur les Francos Gourmandes et la ville de Tournus, le ton est donné. Continuant son set avec le titre « Sexe et Marijuana », puis révélant son côté chanteur pseudo engagé, pseudo révolutionnaire, avec des textes remplis d’humour et de second degré, n’hésitant pas à charmer les femmes du public et proposant même de la chanson française en anglais, ce projet décalé est une très bonne découverte live qui séduira le public et également moi par la même occasion.


Pendant que Merlot use de ses charmes sur la Grande Scène, Radio Kaizman, un Brass Band local aux influences hiphop, fera danser le public qui entrera sur le site. Cette fanfare composée de cuivres, flutes, percussions mais également d’un chanteur au mégaphone, fera sonner ses sonorités en bord de Saône, une bonne mise en bouche. Amateurs du genre, retrouvez cette joyeuse troupe le 21 juin sur les coups de 22h, Place Genevès à Mâcon à l’occasion de la Fête de la Musique.


Retour du côté de la seconde scène avec Petit Crucq, armé de son béret et de ses bretelles mais également venu à Tournus avec son micro et quelques musiciens, il sera une parfaite transition avant Yves Jamait. Il proposera sa chanson française, touchant du doigt la poésie et présentant divers personnages parmi lesquels « Francky La Savatte » qu’il faut mieux avoir en ami qu’en ennemi. Chauffant également le public avec une reprise de Bénabar, que la foule reprendra en chœur sous les derniers rayons de soleil de la journée. Si je n’ai qu’un seul regret vis-à-vis de sa prestation, c’est bien de n’avoir pas découvert plus tôt en live ce projet local qui est imbibé jusqu’à la dernière note de talent, chapeau l’artiste !


Sur la Grande Scène, un changement inattendu à lieu : Jacques Higelin initialement prévu à l’affiche a annulé sa venue dans la nuit suite à un souci de santé, déception pour certains et réconfort pour d’autres, le Dijonnais Yves Jamait déjà présent l’an dernier a donc répondu favorablement à l’invitation des Francos. L’artiste rentre sur scène avec le titre « Pauv’Pom » issu de son dernier album sorti en 2011 et en impose par son charisme, proche de son public et fort de ses années dans le milieu chaque morceau nous emporte de plus en plus dans son univers si bien que je regretterais que son passage ne dure qu’une heure. Malgré la pluie qui commence à faire son apparition, le public reste devant la scène absorbée par les musiques qui défilent les unes après les autres et j’avoue moi-même laisser mon appareil photo de côté quelques temps pour apprécier ce grand moment de musique. Pour le plus grand bonheur des fans les titres les plus connus seront joués : « Y’en a qui », « Et je bois », « Le Caroussel » ou encore « Dimanche » (aussi connu sous Caresse moi), parfois debout droit face à la foule, ou assis guitare sur les genoux apportant quelque chose d’intimiste dans cette plaine étendue qui ne s’y prête guère : un grand moment de chanson et de poésie !


Changement d’univers sur la seconde scène avec le duo humorythmique « Fill’s Monkey » qui après s’être produit aux quatre coins de France et avoir joué à guichet fermé pendant de longs mois au Sentier des Halles à Paris deux fois par semaine, était de retour dans le Mâconnais après un concert complet en novembre dernier (voir ici). Troisième fois que je voyais ce projet qui n’a de cesse de s’améliorer au point que le duo ne doit pas être loin de toucher la perfection, destiné aux petits comme aux grands, aux musiciens comme aux spectateurs lambda, nos deux compères transforment leurs batteries en point de départ de situations burlesques plus farfelues les unes que les autres à mi chemin entre le concert et le spectacle, un vrai show ! Si je ne veux pas en révéler plus sur le contenu pour vous laisser la surprise, je tiens à préciser malgré tout que Sébastien a largement gagné au concours du cri de la foule grâce à un slam dans le public, le seul de ces trois jours venant d’un artiste : une victoire amplement méritée ! A voir et à revoir, même après 3 fois je ne m’en lasse pas, et vous ?


Nous revenons à nouveau du côté de la Grande Scène et nous passons à un univers totalement opposé avec Jimmy Cliff, incontestablement la tête d’affiche de ces trois jours ! Après quelques réglages de dernières minutes et une intro des musiciens tous vêtus d’un tee shirt Jimmy Cliff, assurant ainsi la promotion de l’artiste pour le peu de personnes ne le connaissant pas, notre chanteur entrera alors sur scène sous les acclamations d’une foule surchauffée malgré le froid et l’humidité ambiante. Si l’artiste apporte de la chaleur grâce à son reggae et chante « I can see clearly the rain is gone » dans l’une de ses chansons, la phrase n’est pas d’actualité ce soir car la pluie ne s’est pas stoppée depuis plus de deux heures, commençant à rendre le terrain boueux et provoquant l’apparition d’un parterre de parapluie devant la scène. Les titres les plus connus seront joués ce soir : « I can see clearly now », « Many Rivers to Cross », « Reggae Night » et pour les personnes bercées à la sauce Disney même « Hakunamatata » utilisé dans la bande son du Roi Lion, sera de la partie ! Et si Jimmy Cliff prendra la guitare le temps d’un morceau, le groupe se mettra totalement à l’acoustique le temps d’une reprise de « Rivers of Babylone » les voix accompagnant uniquement les percussions : envoutant !


La joie de la programmation de Festival est bien évidemment l’éclectisme des projets proposés et après le reggae jamaïcain de Jimmy Cliff, on nous propose l’artiste belge Saule. Accompagné sur scène par un batteur, un guitariste et par Daniel Marsala, également bassiste de Charlie Winston, nos quatre artistes devront braver la pluie et se donner à fond pour convaincre le public de rester devant la scène et de ne pas leur faire faux bond en quittant le site ou en essayant d’avoir la meilleure place devant la Grande Scène ou jouera Tryo une heure plus tard : grosse pression ! Si je ne connaissais qu’une chanson de l’artiste (j’y reviendrais bientôt), je découvre un univers plus étendu que je ne le pensais mixant rock et chanson française. Se décrivant comme un chanteur BIO lors d’une chanson critiquant l’abus de bio pour tout et n’importe quoi de façon habile, l’artiste tend néanmoins le bâton pour se faire battre en chantant « Tourne le bouton dans la radio, tourne tourne tourne, que du mauvais son dans ton auto », lui dont le titre « Dusty Men » feat Charlie Winston qui me sort par les oreilles, passe un nombre incalculable de fois par jour sur les ondes françaises. Malgré tout ses autres titres me laisseront une note positive en tête : jouant avec le public, le faisant participer en chantant ou encore hurler pour battre le record de la tournée au décibel mètre, la proximité est bien réelle. L’instant gros rock du concert restera bien sur ce superbe solo de batterie, avec un batteur seul sur scène se donnant à fond sur une fin de musique, mais malheureusement l’instant groupie sera également de la partie, le titre « Dusty Men » étant joué à son tour, et je ne vous cacherais pas le nombre de personnes l’attendant vu les appareils photos et autre portables se levant, bras tendus au dessus de la foule : une idée judicieuse que de le placer dans les derniers titres ! Après un rappel de deux titres dont le culte « Love is all » repris en chœur par le public, l’artiste quittera la scène, chacun se fera son avis, en tout cas ce qui est sur c’est que son passage m’aura fait écrire !


Dernier changement de la journée, me voilà une dernière fois devant la Grande Scène et avant toute chose je ne peux que féliciter le public encore présent car si une partie de la foule a déserté nombreux sont ceux qui ont bravé la pluie en se protégeant comme ils pouvaient : si certains avaient prévus le coup, d’autres se couvriront avec des sacs poubelles et certains résignés et refroidis toujours en tee shirt totalement trempés, on est bien loin de la chaleur de la veille. Le temps de balayer l’eau présente sur scène et c’est parti pour le set de Tryo ! En commençant par « Yakamonéyé » le groupe saura ramener un peu de chaleur à Tournus : Manu et Mali à la guitare, Danielito à la percu et Guizmo perché sur un piano avec son micro, le groupe est de retour à quatre et pas un de plus ! Enfin si, le groupe invitera Christophe Michalak, le parrain de cette seconde édition le temps d’un hommage à Higelin absent ce soir avec le titre « Tombé du Ciel » puis le set reprendra son cours avec des titres issus du dernier album « Ladilafé » sorti il y a bientôt un an comme « Pas banal » comportant un joli tacle à DSK (au Sofitel) mais BB Brunes et Sardou en prendrons aussi pour leur grade. Anciens et nouveaux titres s’alterneront avec parmi eux « Sortez les », « Pompafrik », « New Génération », « Ladilafé » mais aussi le superbe titre « Les Anciens » prenant toute sa dimension en live. Un retour dans les années 90 sera également effectué avec un clin d’œil à Matmatah et Louise Attaque ou encore aux boys band de l’époque mais ce sera surtout l’occasion de partir sur un medley qui fera plaisir aux fans de la première heure : « La main verte », « France Télécom », « Un homme qui aime les femmes », « Pour un flirt avec la crise » ou encore « C’est du roots », de quoi profiter en live d’anciens titres trop souvent délaissés. La fin du set arrivant ce sera l’occasion d’un « Désolé pour hier soir » où cette fois Mali à rencontré Frigide Barjot lors d’une folle nuit (sous la huée du public !) mais également du nouveau tube « Greenwashing ». Mais ne pouvant pas quitter la scène sur cela et sous le rappel du public, nos quatre artistes reviendront le temps de deux derniers titres « Toi et moi » et « Ce que l’on Sème ». La pluie s’étant arrêtée depuis quelques morceaux Tryo prendra soin de remercier chaleureusement le public d’être resté aussi nombreux et motivés, un joli spectacle pour conclure cette seconde soirée !


Fin des Francos Gourmandes pour ma part n’ayant pas prévu de couvrir le dimanche et ayant suffisamment de photos à retoucher sur les deux premiers jours, je tire donc mon bilan. Avec une programmation variée et éclectique, plutôt orientée jeune sur le vendredi et tout public voire familiale sur le samedi/dimanche, cette édition marque un point en s’ouvrant au plus grand nombre. Le site est également adapté au public qu’il reçoit et surtout très agréable par beau temps malgré tout notre jeune festival à de nombreux points à revoir pour fidéliser un public parfois déçu. Le gros carton rouge étant bien sur la nourriture non acceptée sur le site, sans aucun motif énoncé et surtout aucune prévention préalable sur le site internet dans la rubrique « infos pratiques », soit nous sommes en présence d’un festival a portée gastronomique mais l’entrée étant déjà payante il faut penser au public le plus modeste et le chouchouter et non pas le forcer même involontairement à la consommation, surtout en temps de « crise » et à 30 euros la journée par personne au minimum (le prix de l’entrée uniquement) ! Un souci de fluidité à l’entrée des visiteurs m’est souvent revenue car il est question d’une très longue attente à certains pics de la journée, je ne parlerais pas des personnes ayant été invitées par les groupes ou ayant gagné un concours dont la récupération de places s’est révélé un parcours du combattant. Et enfin dernier point, il est fortement dommage de fermer le site à 1h du matin, nombreux sont les festivaliers qui espéraient tarder un peu plus, pourquoi n’était pas programmé un groupe dub ou électro (même local) pour finir la soirée en beauté comme un festival digne de ce nom ? En espérant que ces remarques seront prises en compte pour que la prochaine édition se fasse dans le plus grand bonheur des Festivaliers Tournusiens et d’ailleurs, et surtout dans le respect de ceux-ci car un festivalier heureux, c’est un festivalier qui reviendra accompagné !

Article/Photos : Fabien Dubois

TOUTES LES PHOTOS :
FINAL SQUEAK :






MERLOT :










RADIO KAIZMAN :






PETIT CRUCQ :










YVES JAMAIT :













FILL’S MONKEY :





JIMMY CLIFF :










TRYO :

















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